Du contrôle médical du côté des Anglo-Saxons…
L’EASA l’a prévu – étonnant, non ?! – mais mis à part la Grande-Bretagne – pourtant sur le point de sortir de l’Europe via le Brexit mais pas forcément dans le domaine de la réglementation aéronautique… – peu ou pas de pays en Europe ont accepté de voir les candidats au LAPL, et encore plus en cas de PPL, passer par une simple visite médicale auprès d’un médecin généraliste, alias le « médecin de famille ».
Pendant des années, les « Anglo-Saxons » – de la Grande-Bretagne à l’Australie en
passant par la Nouvelle-Zélande – ont eu de l’avance sur les pays latins en matière de « culture de la sécurité », prenant en compte avec au moins une vingtaine d’années
d’avance les connaissances non-techniques nécessaires à une bonne pratique du pilotage, avec les concepts de conscience de la situation, prise de décision, culture juste, retour d’expérience, etc.
En matière de contrôle médical, ils ont toutes les chances d’avoir à nouveau un temps d’avance. Après la Grande-Bretagne – où un médecin généraliste suffit pour passer une visite médicale dans le cas d’une licence de pilote privé, voire dans certains cas, il est même possible de s’auto-analyser… – c’est à l’Australie de s’y mettre, dans le sillage de l’évolution américaine en la matière avec le « BasicMed » de la FAA.
Donc, dorénavant, les pilotes australiens volant avec des passagers non-payants auront la possibilité de passer une visite médicale dite Basic Class 2, qui peut être délivrée par un médecin généraliste. Shane Carmody, le directeur du département Aviation Safety de la Civil Aviation Safety Authority (CASA) l’a précisé : « Dans l’intérêt de la sécurité publique, il est important que les pilotes répondent à des standards médicaux mais le système ne doit pas imposer des exigences non nécessaires »… Tout est dit !
Et donc les pilotes australiens pourront désormais passer leur visite médicale aéronautique via un médecin généraliste appliquant le standard des conducteurs de voitures. La Basic Class 2 sera valide 5 ans pour les moins de 40 ans et ensuite 2 ans au-delà de 40 ans. Ces pilotes seront limités au VFR de jour, sur avions à pistons jusqu’à 5 passagers non-payants.
Un élève n’étant pas considéré comme un passager, l’instruction en vol sera possible
avec une Basic Class 2.
Si l’on analyse les rapports d’accidents sur une longue période, très rares sont les rapports (notamment du BEA pour la France) mettant en cause un problème médical. Il peut arriver que parfois une cause médicale (malaise ? prise de médicaments ?) soit listée comme cause probable ou ayant participé avec d’autres causes à l’enchaînement menant à l’accident, mais sans aucune certitude absolue de la part des enquêteurs.
Les cas où une cause médicale est la seule retenue sont extrêmement faibles et alors, bien souvent, la cause n’aurait pu être trouvée préventivement par un médecin généraliste ou pas (malaise, crise cardiaque, rupture d’anévrisme…). Ceci devrait démontrer une fois de plus qu’une visite médicale trop poussée n’a pas plus d’efficacité qu’une simple visite médicale chez un médecin généraliste… CQFD. ♦♦♦