Le monoturboprops font l’actualité à Oshkosh.
Pour la jetset – qui porte bien son nom… – se déplacer en jet était le nec plus ultra. Rien à voir avec ses « coucous à hélices » ! La crise économique et financière de 2008 a fait ses effets et un regain d’intérêt semble se renforcer pour les monoturbopropulseurs, qui sur courtes et moyennes distances, offrent des temps de vol très comparables, tout en pouvant offrir des atterrissages sur des pistes plus courtes ou moins bien préparées.
Jadis, simple rassemblement de constructeurs amateurs, l’Air Venture de l’EAA, à Oshkosh, est devenu un salon où les « grands » constructeurs sont présents depuis des années, car l’événement – le plus grand rassemblement aéronautique au monde… – est désormais incontournable pour toucher une population de passionnés d’aviation, du modèle réduit au biréacteur d’affaires.
D’où la présence notamment de Daher, constructeur de la gamme des TBM. Le constructeur de Tarbes a profité de l’édition 2017 pour annoncer une option de transformation rapide avec des toilettes disponibles sur la nouvelle production début 2017. La configuration « Elite Privacy » offre un compartiment « toilettes » à l’arrière du fuselage. Hors usage, il se transforme en double banquette après une simple action sur un bouton.
Si Pilatus Aircraft a fêté récemment la passage des 1.400 Pilatus PC12 produits à Stans, à Oshkosh, c’est le groupe Textron Aviation qui a fait le plus parler de lui avec quelques informations supplémentaires sur son futur monoturbopropulseur. On savait que le groupe industriel a préféré la future nouvelle turbine de General Electric (1.240 ch, monomanette, TBO de 4.000 heures) à la renommée Pratt & Whitney PT6A. On savait la capacité de l’engin comprise entre 8 et 11 passagers.
On sait désormais que cet appareil est dénommé Denali (vue d’artiste comme photo d’ouverture…) et qu’il rejoindra la gamme des monoturbopropulseurs Cessna, aux côtés des différents Caravan (10-14 places). Une maquette échelle 1 de la cabine est exposée à Oshkosh. Voulant rattraper son retard sur ce segment de marché, Textron indique que son Denali est conçu pour surclasser ses concurrents en termes de capacité, d’interface homme-machine et de coûts d’exploitation, soit un avion mono-pilote avec 4 passagers pouvant croiser à 285 Kt avec une charge utile de 500 kg (4 passagers) sur une distance de 1.600 nautiques (Londres à Moscou comme exemple) avec des coûts d’exploitation inférieurs de 15 à 20% par rapport à la concurrence.
S’il lui faut désormais rattraper son retard, le groupe Textron ne commet pas les erreurs déjà commises par les concurrents par le passé, avec un appareil rapidement transformable pour le transport de passagers ou de fret, et donc avec – dès le départ de la production – la présence d’une large porte cargo à l’arrière du fuselage. La capacité ira de 6 à 9 places en cabine. La largeur de cette dernière sera la plus importante du marché. Il faudra cependant encore attendre 2018 pour voir le Denali effectuer son premier vol. ♦♦♦