L’aérodrome de l’ouest parisien pourrait servir de terrain d’expérimentation à l’utilisation d’avions école à motorisation électrique…
On connait le projet d’implanter à l’avenir une activité « vol électrique » à Toussus-le-Noble. La Fédération française aéronautique (FFA), dans sa réflexion sur « l’aéro-club de demain » compte utiliser le cas spécifique de Toussus – à l’activité limitée réglementairement lors de certaines tranches horaires les week-ends durant la période estivale – pour intéresser Aéroports de Paris (ADP), exploitant de la plate-forme, à développer une telle activité.
ADP pourrait alors s’intéresser à l’aviation légère… avec la volonté d’animer les plates-formes dites secondaires de l’aviation générale en région parisienne, dont la plupart sont concernées par les nuisances sonores, étant progressivement englobées dans le tissu urbain. ADP pourrait ainsi s’intéresser à ces nouvelles technologies, en expérimentant une transition vers l’avion électrique à Toussus-le-Noble afin de pouvoir ensuite étendre l’expérience à d’autres aérodromes, parisiens ou non.
Si ce projet déjà évoqué il y a plus d’un an se poursuit, il s’agirait d’expérimenter en conditions réelles l’utilisation de biplaces école à motorisation électrique mais aussi un système de gestion de cette flotte particulière. Pour le premier point, la fédération compte sur l’investissement d’ADP afin de financer notamment les installations au sol (bornes de recharge) et sur d’autres partenaires pour financier la flotte d’appareils.
Pour le second point, elle envisagerait de mettre en place une plate-forme numérique de partage ou location, sur le principe du Velib ou d’Auto-lib, et ce à l’usage des pilotes des différents aéro-clubs de Toussus-le-Noble (mutualisation des moyens). Au vu de l’autonomie offerte par ce type d’appareil actuellement, l’école de base et le vol local seraient évidemment les utilisations recherchées.
L’Aéro-Touring Club de France (ATCF), aéro-club implanté sur la plate-forme de l’ouest parisien, est déjà passé à l’action, en prenant une option – dès juillet 2015 – sur un biplace électrique en développement aux Etats-Unis, le SunFlyer. En juillet dernier, la société française Euralair a signé à son tour trois options pour des SunFlyer. On notera au passage qu’Alexandre Couvelaire, le patron de cette société (ancien PDG de l’ex-compagnie aérienne Euralair, un temps propriétaire également de Mooney Aircraft) fait partie du comité directeur du constructeur du SunFlyer, Aero Electric Aircraft Corp (AEAC).
Euralair fait ainsi partie des différents partenaires dont l’objectif serait d’établir une école de pilotage à Toussus-le-Noble, utilisant uniquement des avions à motorisation électrique. Euralair serait ainsi le propriétaire des machines utilisées car si la fédération compte introduire l’avion électrique dans ses clubs et partager une flotte via une plate-forme numérique nationale, elle n’a pas prévu un financement pour le dispositif complet.
Parmi les autres acteurs s’impliquant dans l’opération, on trouve Richard Deuve (ancien responsable de la formation sol et simulateur chez Flight Safety au Bourget) devant prendre en charge le programme de formation des pilotes avec les SunFlyer, et Jean Billioque, président de l’aéro-Touring Club de France, également client d’un tel appareil. Des discussions seraient en cours pour acquérir un simulateur de vol Redbird Flight pouvant simuler le comportement du SunFlyer. Le site d’implantation de la flotte électrique à Toussus pourrait être la société Aff’Air, dont Euralair est le principal actionnaire.
Pour l’heure, le prototype de faisabilité du SunFlyer – dont le premier vol devait intervenir initialement avant la fin 2015 – n’a toujours pas volé. Présenté achevé début mars dernier sur l’aérodrome Centennial près de Denver où est localisé le constructeur AEAC, il a été exposé en statique au dernier Air Venture de l’Experimental Aircraft Association (EAA), à Oshkosh, fin juillet dernier. Pour le constructeur, le SunFlyer est destiné à devenir le premier biplace école certifié FAA… ♦♦♦
Photos © AEAC