Prospective de la FAA pour la période allant de 2018 à 2038.
On le sait, rien n’est plus difficile que de prévoir l’avenir ! Les exemples sont nombreux. Malgré des études de prospective, personne n’avait prévu la chute des cours du pétrole ces dernières années. Des compagnies aériennes subitement découvrent qu’un manque de pilotes va se faire sentir les prochaines années. L’US Air Force est en manque de pilotes pour mettre en vol ses F-16…
L’étude de la FAA est donc à prendre avec un certain recul. L’agence américaine de l’Aviation civile fait le point sur l’aviation commerciale US, caractérisée par de multiples cycles de hauts et de bas depuis la dérégulation de 1978 des compagnies à la faible trésorerie. La récession de 2007-2009 a imposé des changements dans les opérations et le financement des compagnies. Ces dernières ont diminué leurs coûts d’exploitation, supprimé des lignes, écarté les avions trop gourmants. De nouveaux services ont été proposés aux clients, financièrement supportés par ceux-ci contrairement au passé. Des fusions ont eu liue. 2017 est la 8e année consécutive de bonne rentabilité pour le secteur aux Etats-Unis. Les compagnies sont donc devenues une « industrie avec un bon retour sur investissement et des profits réguliers ».
L’aviation commerciale étant soutenue, à moyen et long terme, par l’activité économique, la FAA prévoit que la croissance du secteur va se poursuivre, avec +1,9% du nombre de passagers par an sur la période des 20 ans à venir, soit un taux un peu plus faible que la dernière prévision. Le prix du baril de pétrole à 48 $ en 2017 et grimpant à 51 $ en 2018 devrait atteindre 100 $ en 2030 et approcher des 119 $ en 2038. L’activité économique devrait repartir avec la diminution des impots de décembre 2017, après les incertitudes portant sur le Brexit, la récession en Russie et au Brésil, le tassement de l’économie chinoise et dans d’autres pays.
Les gains en passers-kilomètres devraient augmenter de 2,3% par an sur la période 2018-2038. Les vols intérieurs pour 1,9% contre 3,2% pour les vols internationaux. Avec l’augmentation de la demande, le nombre de sièges par appareil va augmenter, notamment sur le marché du jet régional où la FAA s’attend à la chute des appareils de 50 sièges pour passer à des capacités de 70 à 90 sièges. Les bénéfices des compagnies vont baisser suite à l’augmentation des coûts de l’énergie et des salaires mais la situation des compagnies devrait rester correcte avec l’accélération de l’économie.
L’analyse à long terme pour l’aviation générale est « optimiste », avec une croissance du haut de ce secteur au détriment du bas du secteur en retrait. La flotte Aviation générale américaine devrait rester stable sur la période 2018-2038. La croissance des sociétés va se faire en parallèle avec la croissance des turbopropulseurs et des hélicoptères tandis que le plus gros segment (les avions à pistons) vont continuer à chuter. Le nombre d’heures de vol de l’aviation générale ne devrait croître que de 0,8% par an jusqu’en 2038.
Avec l’augmentation du nombre de jets d’affaires et de liners régionaux, les évolutions dse flottes et la poursuite du concept de hub pour les compagnies, la charge de travail du contrôle aérien va croître selon une croissance de 0;9% par an sur la période avec une augmentation cinq fois plus forte pour l’aviation commerciale par rapport aux activités non commerciales.
On se retrouve ici en 2038 pour faire le bilan… ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
Lien vers l’étude complète de la FAA.