Vous avez dit Image Radar des Mouvements Aériens ?
Pour mieux suivre le trafic en approche sur les aéroports, le contrôle aérien utilise des radars mais le coût de ces derniers ne permet pas d’en équiper les aérodromes dits secondaires, là où évolue l’aviation générale. La solution technique consiste alors à « déporter » l’image radar d’un aéroport sur un « scope » lisible par les contrôleurs d’un aérodrome à proximité. Ainsi, les contrôleurs de l’aérodrome peuvent visualiser les trafics avec les codes transpondeur associés. Le système de déportation d’image a pris le nom de visu IRMA pour Image Radar des Mouvements Aériens.
Comme tout moyen technique, il y a des points positifs et d’autres négatifs. Pour les contrôleurs, la visu IRMA permet une assistance de contrôle et une régulation du trafic plus facile avec par exemple la confirmation d’un relèvement gonio. Ce peut être la détection plus rapide d’un aéronef ayant oublié de brancher son transpondeur. L’identification d’un code 7600 (panne radio) devient immédiate avec un clignotant apparaissant sur l’écran…
Mais c’est aussi la surveillance face aux survols des agglomérations protégées, la visualisation des aéronefs ne respectant pas des trajectoires définies ou un circuit de piste, avec de plus la possibilité d’enregistrer la trace. Le tout pour un coût minime puisqu’il s’agit d’un simple report d’image radar.
Il semble que la DGAC a décidé d’accentuer l’équipement de certains aérodromes avec une visualition IRMA. Pour la région parisienne, c’est déjà le cas à Saint-Cyr-l’Ecole depuis juin dernier. Ce sera le cas très prochainement à Etampes-Mondésir. Pour les pilotes, il faut noter que « la mise à disposition d’une visualisation radar ne modifie en aucun cas la nature du service rendu au titre du contrôle d’aérodrome » car « les contrôleurs n’assurent pas de séparation basée sur ce système de surveillance », n’ayant pas forcément connaissance de tous les trafics. Le respect des règles de l’air demeure toujours de la responsabilité du pilote commandant de bord !
La visualisation IRMA doit permettre aux contrôleurs de disposer d’une meilleure connaissance de la position des aéronefs entrant en contact avec leur organisme. Ainsi, même si l’aérodrome utilisé n’est pas équipé d’un radar, il ne faudra pas s’étonner de se voir attribuer un code transpondeur. En d’autres mots, vous êtes repéré mais ce n’est ni un service de guidage ni un système anti-collision !
La formation des contrôleurs en région parisienne passe désormais par l’usage d’un simulateur 2D implanté à Athis-Mons. Il permet d’optimiser le temps de qualification des contrôleurs ab-initio et d’assurer aux contrôleurs déjà qualifiés un maintien de compétences plus réaliste sur des situations anormales et d’urgence par exemple. L’objectif est de pouvoir disposer prochainement d’un simulateur offrant les différentes configurations de 8 aérodromes parisiens : Chavenay-Villepreux, Etampes-Mondésir, Issy-les-Moulineaux, Lognes-Emerainville, Meaux-Esbly, Pontoise-Cormeilles, Saint-Cyr-l’Ecole et Toussus-le-Noble. Le simulateur doit être équipé d’un goniomètre et d’une… visualisation radar IRMA. CQFD. ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com