La requête pour le maintien de l’aérodrome de Sallanches rejetée par le Conseil d’Etat avec un argumentaire des plus douteux…
La requête intentée par les avocats du Conseil national des fédérations aéronautiques et sportives (CNFAS) auprès du Conseil d’Etat pour le maintien de l’aérodrome de Sallanches a été rejetée ces derniers jours. L’argument mis en avant reposait sur la sécurité des pilotes évoluant dans le secteur, la plate-forme constituant le seul terrain de secours dans cette partie du massif alpin.
Dans son ordonnance qui ne retient pas l’argument d’urgence, le juge des référés a notamment répondu sur la facette « sécurité des vols » que « s’agissant des ULM, il résulte de l’instruction qu’au vu de la spécificité de ces appareils, ceux-ci ne sont en tout état de cause pas dépouvrvus, dans l’immédiat, de solutions en cas d’urgence, dont, comme précisé à l’audience, le recours à l’hélistation de l’hôpital de Sallanches » (sic !). Précisons que cette dernière est implantée sur le… toit de l’hôpital, ce qui démontre un haut niveau de compétences en la matière !
A supposer (poussons l’absurde jusqu’au ridicule…) que cette hélistation puisse servir aux ULM de classe 6, quid des ULM des autres classes et des aéronefs non ULM – le terrain de foot à proximité ? Le magistrat ne doit rien comprendre aux contraintes liées au décollage et l’atterrissage, ce qui en dit long sur l’étude du dossier… Quant à la DGAC, appliquant le Plan de sécurité de l’Etat (PSE) en matière d’aviation générale afin d’améliorer l’accidentologie de cette dernière, elle attendra sans doute une recommandation du BEA quand un accident aura été enregistré, lié à l’absence de plate-forme dans le secteur en cas de problème technique majeur…
Ultime étape éventuelle, un recours pour excès de pouvoir auprès du Conseil d’Etat mais la procédure est longue, se déroulant sur plusieurs mois et le temps ne joue pas en faveur de l’aérodrome. ♦♦♦