La position de l’IAOPA au sujet de l’ADS-B améliorant l’anti-collision.
Dans sa dernière newsletter, l’International Aircraft Owners and Pilots Association (IAOPA), regroupant les AOPA dans le monde entier, évoque les risques de collision aérienne, diffusion survenant quasiment en phase avec un événement survenu ces derniers jours aux Etats-Unis avec un Cirrus interceptant en virage la finale sur un aéroport et « débordant » sur la finale parallèle, avec pour conséquence la collision avec un biturbopropulseur. Ce dernier, malgré un bon tronçon de fuselage en moins a poursuivi sans souci son atterrissage. L’équipage du Cirrus a fait usage du parachute CAPS pour rejoindre le sol.
Voici la traduction intégrale du sujet publié dans la newsletter de l’IAOPA (mai 2021) :
« Depuis que l’aviation a commencé son expansion, l’un des plus grands risques a toujours été une collision en vol. Les plus gros appareils sont tenus d’avoir à bord des systèmes anticollision avancés. Cette obligation ne s’applique pas au trafic de l’aviation générale. Le coût des systèmes avancés ne peut être assumé par un propriétaire privé. La responsabilité de l’évitement des collisions incombe en partie au contrôle aérien et en partie au pilote qui, sans soutien technique, se fie encore aux techniques du « voir et éviter » pour éviter les collisions ».
« Il existe un danger évident pour toutes les catégories d’aéronefs volant dans les mêmes secteur de l’espace aérien réglementé, notamment autour des aéroports et aérodromes régionaux et nationaux. Le nombre d’accidents et de quasi-accidents sur une base annuelle a été suffisant pour que la Commission européenne donne à l’EASA le mandat de prendre des mesures d’atténuation. C’est ainsi qu’est né l’EPAS (Plan européen pour la sécurité aérienne), dans lequel de nouvelles technologies ont été décrites pour réduire les risques de collision ».
« Les grands systèmes coûteux, complexes et lourds, ne peuvent pas être appliqués à la flotte Aviation générale. Cependant, la technologie nécessaire pour éviter ces risques existe déjà et suit une norme technique internationale de l’aviation déjà utilisée par tous les avions aux États-Unis et dans d’autres parties du monde, à la satisfaction du contrôle aérien et des pilotes. Cette technologie est entièrement compatible avec les systèmes utilisés dans les plus gros avions et entièrement conforme à la réglementation en vigueur ».
« La mise à disposition de données météorologiques et anticollision pour tous les utilisateurs de l’espace aérien ne fait pas partie d’un scénario futuriste de science-fiction. La technologie est tout simplement disponible sur étagère. Des études récentes montrent que le nombre d’accidents aériens aux États-Unis a été réduit de 53 % grâce à l’utilisation de ces techniques. Le risque de collision avec des conséquences fatales a même été réduit de 89% ! »
« Pour la flotte Aviation générale, l’investissement par avion est relativement faible. Si les pilotes réalisent qu’ils bénéficieront de l’achat de ce type d’équipement, ils seront plus disposés à investir, surtout si le gouvernement (comme au Royaume-Uni) est prêt à donner un coup de main et à mettre en place un système de subventions qui améliorera la sécurité aérienne à pas de géant ».
« La position de l’IAOPA : afin de réduire le risque de collision une fois pour toutes, l’IAOPA demande instamment à la Commission européenne et à l’EASA de mettre en oeuvre la norme déjà existante utilisant deux fréquences différentes afin que le nombre de collisions et surtout le nombre de décès résultant de ces collisions puissent être sérieusement réduits. En augmentant la conscience situationnelle des pilotes, des contrôleurs et des agents AFIS, l’ADS-B bibande devient l’un des outils les plus importants pour augmenter la sécurité des vols à un coût très acceptable. En installant des stations au sol dans les aéroports Aviation générale, entre autres, les AFIS disposeront d’outils supplémentaires pour gérer en toute sécurité le trafic à proximité de l’aéroport. En même temps, un réseau européen est mis en place pour améliorer la sécurité des vols ».
« L’IAOPA, en collaboration avec les entreprises qui ont lancé l’infrastructure ADS-B américaine et les entreprises européennes qui travaillent à rendre l’espace aérien plus sûr, recommande à l’Europe de construire un réseau de stations au sol qui, en utilisant le protocole ADS-B et des fréquences doubles (1090 et 978 MHz), apportera des avantages tangibles et immédiats à tous les utilisateurs de l’espace aérien. Ce réseau devrait utiliser des solutions existantes, « prêtes à l’emploi ». L’IAOPA pense que l’utilisation d’un système unique à travers l’Europe est la seule façon d’augmenter la sécurité pour tous les utilisateurs de l’espace aérien ». ♦♦♦
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