Deux ou trois choses sur l’ARCC, organisme spécialiste aéronautique pour la recherche et le sauvetage.
L’Aeronautical Research Coordination Center (ARCC) ou centre de coordination et de sauvetage aéronautique est localisé à Mont-Verdun, sur la commune de Limonest (69), près de Lyon. Unique en France depuis 2015, il est chargé de la recherche et de la mise en oeuvre des moyens de sauvetage après un accident aéronautique.
Si sur site, 120 militaires sont opérationnels H24 et 7 jours sur 7 pour la surveillance de l’espace aérien, 4 sont spécifiquement dédiés aux missions SAR (Search and Rescue). Via notamment le 191 – numéro d’urgence aéronautique au niveau national créé en 2014 – ce sont 3.000 à 3.500 événements qui sont enregistrés chaque année pour environ 100 accidents. En font partie de 500 à 600 alertes dus à des déclenchements de balise de détresse pour 5 à 10 événements réels.
Au moindre doute sur la sécurité d’un aéronef et de ses occupants, il est possible de déposer via le 191 une phase d’urgence, sans hésitation, par exemple en étant témoin d’un accident ou en cas d’inquiétude d’un proche lors du non-retour avant la nuit d’un aéronef. Il est arrivé qu’un parapentiste accidenté en zone montagneuse ait pu bénéficier d’une prise en charge très rapide après l’appel au 191 d’un vélivole témoin en vol de l’accident…
Les recherches menées par l’ARCC et le sauvetage qui s’en suit demeurent totalement gratuits. Les informations utiles seront alors le type d’aéronef, transpondeur à bord ou non, le nombre de personnes à bord, les terrains de départ et d’arrivée, plan de vol déposé ou non, le numéro de téléphone du pilote (case 19 du PLN) et toute information pouvant faciliter les recherches.
Ainsi, l’ARCC Lyon centralise toutes les informations liées à un événement via différents réseaux (pompiers, gendarmes, radio-amateurs, etc.) et aéronautiques (organismes de la circulation aérienne civile et militaire, balises de détresse, traces radars, analyse des plans de vol, etc.). Avec ces renseignements collectés et recoupés, l’ARCC détermine la zone probable d’accident et donc les zones de recherche.
Il reste en charge de la conduite de tous les moyens aériens, civils et militaires mis en oeuvre et aussi de la coordination des mouvements aériens sur zone. Ces recherches se font en coordination avec les préfectures départementales ou maritimes.
Du point de vue de l’ARCC, trois facteurs sont mis en avant pour faciliter la recherche et la survie en cas d’accident :
– le plan de vol, qui permet de bénéficier du service d’alerte et contient de nombreuses informations.
– la préparation du vol : avec aussi des vêtements adaptés à la saison ou au survol prévu (zone maritime), l’emport d’une balise PLB, son téléphone portable…
– en vol : un contact avec le Services d’information en vol (SIV) avec l’usage du transpondeur.
L’ARCC attire l’attention des usagers sur les bonnes pratiques en matière de balise de détresse (ELT à poste fixe ou PLB individuelle). Il est important d’enregistrer et/ou de mettre à jour les données de la balise 406 MHz avec les numéros de contact, cet enregistrement se faisant via https://registre406.cnes.fr Ne pas oublier en cas de cession de la balise ou de l’aéronef.
En cas d’accident, ces balises émettent des signaux reçus par un système de satellites (à la fois en orbite géostationnaire et en orbite terrestre basse) couvrant la totalité du globe et permettant de localiser le lieu d’émission. L’organisation Cospas-Sarsat, mise en place en 1988, rassemble une quarantaine d’Etats.
L’ARCC note que des recherches ont déjà été menées pour au final trouver des balises mises à la décharge… Des procédures de destruction sont à utiliser dans ce cas. En cas de déclenchement intempestif d’une balise, il faut prévenir au plus vite l’ARCC via le 191 pour éviter d’engager des recherches. Il faut rappeler que les tests des balises 406 MHz sont interdits. Seules sont autorisées les procédures d’auto-test. ♦♦♦