EcoFly, un label de compensation des émissions de CO2 par reforestation.
Suite aux difficultés rencontrées par certains organisateurs de meetings aériens, se voyant reprocher de promouvoir une activité polluante, et suite aux déclarations de la maire de Poitiers relayées par la presse, une association baptisée EcoFly (Strasbourg) a été créée en novembre 2021 par 7 membres avec pour objectif de « compenser les émissions de carbone liées aux vols de l’aviation légère en participant à des programmes de reforestation ».
Sans nier que la pratique de l’aviation légère est une activité polluante, devant le faible poids notamment électoral que représentent les pilotes volant notamment dans les aéro-clubs, il s’agissait d’agir et de répondre au moins partiellement à la problématique. Le CO2 étant la principale source de réchauffement climatique émise par les avions légers, une compensation par de la reforestation a été retenue sachant que les émissions de carbone sont naturellement absorbées par la végétation avec de l’ordre de 150 kg de CO2 absorbés par un arbre au cours de sa vie.
EcoFly estime qu’un DR-400/120, consommant 25 litres d’Avgas par heure de vol, émet environ 55,80 kg/h de CO2 et qu’un « arbre planté peut en conséquence absorber l’équivalent d’émission de 3 heures de vol » pour un coût de 4 € par arbre planté soit environ 1,50 €/heure de vol pour un DR-400/120, soit « en général, une augmentation de moins de 1% du tarif horaire ».
La démarche proposée peut s’adresser à chaque pilote via le site internet www.ecofly.fr ou aux aéro-clubs, avec plusieurs déclinaisons possibles :
– la mise en place d’une option Compensation carbone EcoFly dans le logiciel de réservation du club, avec intégration du surcout au prix de l’heure de vol imposé ou laissé au choix des pilotes.
– la labélisation, pour l’année écoulée, d’un aéro-club faisant le choix de compenser les émissions de l’ensemble de sa flotte en fonction de l’activité annuelle enregistrée. A l’aide des carnets de route, les temps de vol seront alors convertis en kilogrammes de CO2 dégagé, en prenant en compte le carburant consommé par chaque type d’appareil.
EcoFly n’ayant pas vocation à réaliser les opérations de reforestation, celles-ci seront confiées à des organismes locaux reconnus, bénéficiant d’un savoir-faire dans ce domaine. Le label attribué pour un an à l’aéro-club – sans engagement sur la durée – est là pour attester « son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique ».
Est-ce une fin en soi ? Telle est la question que se posent les animateurs d’EcoFly, dont son président Julien Kling, pilote privé (PPL) et aussi titulaire des licences planeur et ULM (paramoteur). Leur réponse est que l’association « a pour but de permettre une prise de conscience de l’enjeu environnemental », la compensation carbone n’étant qu’une étape intermédiaire en attendant le développement de nouveaux moteurs et de l’avion électrique. Mais dans un domaine d’activité où la recherche et le développement sont à la fois longs et coûteux, EcoFly préfère « adopter la méthode des petits pas » avec une première réponse à court terme et en apportant déjà « une pierre à l’édifice ».
Le bénéfice mis en avant par EcoFly pour les aéro-clubs labellisés ? La mise en place d’une telle démarche – présentée comme le « premier label vert de l’aviation légère » – doit participer à l’amélioration de l’image de l’activité d’un aéro-club, en permettant « un regard nouveau de la part des collectivités ». Le label peut alors apparaître sur l’ensemble des moyens de communication du club et être mis en avant lors de discussions avec la collectivité ou les riverains. Il pourrait éventuellement favoriser de plus l’octroi de subventions pour aller plus loin, précisent les instigateurs d’EcoFly. ♦♦♦
Photo © EcoFly