Une alternative conforme à la réglementation européenne tarde à voir le jour pour le nombre de questions lor des examens théoriques avion, planeur et hélicoptère
Si vous devez passer un examen théorique pour l’obtention d’une licence de pilote d’avion léger, soit le PPL(A) ou LAPL(A), d’hélicoptère certifié ou PPL(H), ou encore de pilote de planeur (SPL), vous connaissez le score de bonnes réponses que vous devez atteindre dans chacune des épreuves : 75%. Mais voilà, la preuve est là une fois de plus : il ne suffit pas de mettre des « experts » autour d’une table dans une pièce pour qu’il en sorte une solution parfaite… La preuve en est donnée par les « experts » de l’EASA qui ont décidé qu’il fallait 75% de bonnes réponses dans chaque matière tout en définissant un nombre de questions incompatible avec cet objectif.
Exemple : pour les facteurs humains (Performance humaine), depuis la mise en place des examens, il y a 10 questions et comme il n’est pas possible de donner 7,5 bonnes réponses mais soit 7 (vous êtes recalé…) soit 8 (vous êtes admis mais avec un score supérieur à ce qu’exige la réglementation, ce qui n’est pas acceptable à moins d’imposer que dans cette matière, il faut atteindre 80% de bonnes réponses…), il y a « abus ».
Il en est de même pour d’autres matières sur les neuf au total que compte un examen théoriquepour un total initial de 120 questions à répondre en 4h35 maximum. Sont ainsi également concernées les matières suivantes : Communication, Principes du vol, Procédures opérationnelles, Connaissance générale de l’aéronef et Performances et préparation du vol soit 6 sur 9 !
Le problème est remonté à la surface il y a déjà plusieurs années et les Autorités « locales » (la DGAC/DSAC pour la France) disposent dans leur arsenal réglementaire de la possibilité de faire appel à la procédure dite Alt MOC. Dans le jargon EASA, l’Alt MOC est une ALTernative aux moyens de conformité (Means Of Compliance) à la réglementation européenne. Il suffit pour cela de déposer une modification, à faire approuver par l’EASA, pour proposer une autre solution sans pour autant contourner la réglementation.
Et à ce jeu, plusieurs Autorités européennes ont déjà fait correctement le travail nécessaire pour proposer à leurs candidats un examen « juste », c’est-à-dire répondant « juste à la réglementation » et non pas plus exigeant comme c’est le cas encore en France.La Belgian Civil Aviation Authority a décoché son Alt MOC applicable depuis le 1er février 2022 pour tous les candidats à un théorique en ATO et DTO. Et l’on passe de 120 questions à 132 questions avec un temps maximum poussé à 4h44. Exemple : la matière Performance humaine passe de 10 à 12 questions avec 9 bonnes réponses à atteindre pour satisfaire aux 75% de bonnes réponses. Les candidats ont droit à 4 minutes de plus (20 à 24) pour cette matière.
L’OFAC suisse avait déjà fait de même depuis le 1er juillet 2020, avec 124 questions (le tableau ci-dessus est extrait de son Alt MOC avec les nouvelles valeurs). L’Agencija za Civilno Letalstvo (la DGAC slovène) a suivi le 15 avril 2021 avec 124 questions également. L’Allemagne n’a pas raté la procédure en passant à 132 questions le 10 décembre 2020.
En 2023, en France, nous en sommes toujours et encore aux examens où il faut atteindre 80% de bonnes questions à une majorité de matières ! La DSAC a été alertée il y a plusieurs mois par des fédérations, notamment la FFVP et sans qu’une réponse négative ne soit donnée, mais on n’est pas encore arrivé à enclencher la procédure semble-t-il…
Ainsi, la DGAC/DSAC qui s’est évertuée ces dernières années à toujours vouloir jouer à la « première de la classe » dès qu’une évolution réglementaire européenne sortait des bureaux de Cologne pour l’appliquer aussi vite que possible, dans le cas de l’Alt MOC sur les examens théoriques, la DGAC/DSAC a rejoint le fond de la classe, près du radiateur. Il ne lui manque plus que le bonnet d’âne… ♦♦♦