Des phénomènes météorologiques en progression, liés au réchauffement climatique.
Samdi 18 mai, les spectateurs du Temps des Hélices, le meeting annuel de l’Amicale Jean-Baptiste Salis (AJBS) à La Ferté-Alais ont eu droit, en plus des présentations en vol, à un spectacle donné par la nature sous la forme d’un tuba (photo ci-dessus). Il s’agit d’une colonne nuageuse orientée vers le bas, en forme d’entonnoir, prenant naissance à la base d’un cumulonimbus. Cette excroissance du nuage est associée à des vents tourbillonnants à grande vitesse mais elle n’atteint pas le sol, contrairement à la tornade dont les ravages au sol peuvent être considérables. Si c’est au-dessus de l’eau, on parle de trombe marine.
Le tuba se forme dans un environnement atmosphérique instable, au sein d’une cellule orageuse et les Cb étaient nombreux en région parisienne le week-end dernier… Les vents peuvent varier en force et en direction à différentes altitudes, créant des cisaillements et des rouleaux horizontaux à la base d’un tube ou d’une tornade. Les rouleaux peuvent en effet subir les actions de courants verticaux, modifiant leur orientation, créant un entonnoir à la base du nuage qui peut plus ou moins s’étendre verticalement. Si la rotation n’est pas assez intense et/ou si l’air n’est pas assez humide à basse hauteur, le phénomène n’atteint pas le sol.
Les conditions nécessaires à la création d’un tuba ou d’une tornade étant nombreuses, le phénomène est plutôt rare, même si plusieurs dizaines de tuba et tornades sont enregistrées chaque année en France, généralement en plaine ou le long des côtes méditerranéennes.
Le 3 mai dernier, la Bretagne a notamment pu observer un tuba. La durée de vie d’un tuba est courte, le phénomène se dissipant en quelques minutes.
Dimanche 19 mai, c’était un arcus – du latin, arcus, arc) qui était visible en Vendée, notamment aux Sables-d’Olonne, un phénomène météorologique plutôt rare sous nos contrées, même si la Vendée en a déjà vu courant 2021, mais bien connu par exemple en Australie, sous le nom de Morning Glory qui peut atteindre plusieurs centaines de kilomètres ! Ce nuage bas, horizontal, en forme de rouleau ou de tube, est associé à un front orageux qu’il précède, avec des rafales verticales importantes et des cisaillements. Les précipitations suivent peu après.
L’arcus, s’étendant sur plusieurs kilomètres, prend naissance en amont d’un front, à la base d’un cumulonombus, dans un air humide et chaud, instable, étant soulevé par la goutte froide, c’est-à-dire la masse d’air froid et dense qui redescend autour du cumulonimbus. Celle-ci, s’étendant plus vite que le cumulonimbus, va générer l’arcus, en soulevant l’air plus chaud situé à l’avant de la perturbation. Cette couche de nuages, peu épaisse, peu élevée (quelques centaines de mètres tout au plus), est caractérisée par un front de rafales. L’arcus est ainsi détaché de l’orage, sous la forme d’un stratocumulus ou altocumulus particulier. Depuis 2017,
il est désigné volutus dans la dernière version de l’Atlas international des nuages… ♦♦♦
Photos © F. Besse/aeroVFR (tuba) et Louis Pradier (arcus)