Le concept de « tour de contrôle distante » veut passer à la phase expérimentale en pratique.
Contrôler le trafic aérien d’un aéroport depuis un centre implanté à des dizaines ou centaines de kilomètres, c’est le rêve des économistes et des responsables de la Direction des services de la Navigation aérienne (DSNA/DGAC). En développement depuis une dizaine d’années en Europe, ce concept de « service de contrôle distant », également connu sous le nom de Digital Advanced Tower (DAT), arrive au stade opérationnel en France. C’est déjà le cas dans d’autres pays. Le premier exemple opérationnel remonte à 2015 avec un aérodrome suédois. London City Airport devait être ainsi équipé courant 2020.
Selon un document de la DSNA daté de début 2019, le premier site à voir le jour en métropole pourrait être l’aéroport de Tours-Val de Loire. La base aérienne doit/devait en effet fermer en juillet 2021 – l’école de l’aviation de chasse rejoignant Cognac – mais dans un premier temps des contrôleurs militaires devraient être repris par l’Aviation civile pour poursuivre le service à l’été 2021 avec notamment – c’était au temps de l’avant-pandémie… – les liaisons assurées par Ryanair (environ 180.000 passagers annuels).
Ensuite, il est/était prévu que le contrôle d’approche soit repris à l’été 2022 par le centre de contrôle civil de… Melun. Ce contrôle déporté (Remote Tower Center) devait alors être opérationnel pour le transport public de passagers, l’exploitant de l’aéroport devant maintenir un service AFIS en dehors des plages horaires du trafic commercial. Dans les projets, le contrôle à la mode DAT devait ainsi être opérationnel à partir de 2022 avec jusqu’en 2024 une phase d’expérimentation d’un service de contrôle gérant un trafic mixte IFR/VFR pendant les plages de trafic commercial.
La première étape expérimentale en 2022 concernera « exclusivement le trafic IFR afin de minimiser les risques opérationnels sur le projet », avec en projet d’élargir le concept par la suite à tous les trafics IFR et VFR. Un seul centre déporté pourrait, selon les développeurs, gérer quatre aéroports. Quant à l’exploitant de l’aéroport de Tours, il tablait début 2019
sur un accroissement du trafic commercial espéré en… 2035 au chiffre mirifique de 500.000 passagers !
Parmi les autres dossiers du groupe de travail DAT de la DSNA figurent des tours déportées
à Bordeaux-Mérignac, Tarbes-Pyrénées (avec des caméras sur le terrain permettant aux contrôleurs de l’approche à Pau de mieux visualiser les départs…), à Quai-du-Large
(une hélistation dans la CTR de Cannes) et à Miquelon dont le trafic serait assuré depuis
Saint-Pierre. A suivre ! ♦♦♦
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