Ou comment faire simple quand on peut faire compliqué…
Ces dernières années, la DGAC, par l’intermédiaire de sa Direction des services de la Navigation aérienne (DSNA), s’est plaint à de multiples reprises de pénétrations de zones contrôlées par des trafics VFR sans contact. Parmi les causes analysées figure bien entendu la grande complexité des espaces aériens à proximité des grandes agglomérations et de leurs aéroports.
Il suffit d’ouvrir une carte IGN/OACI au 1/500.000e et de consulter par exemples :
– le secteur allant de Lyon à Genève via Chambéry,
– le secteur allant de Cannes à Montpellier
– le secteur allant de Marseille à Avignon
– le secteur de la région parisienne
…pour comprendre que cet enchevêtrement de multiples cubes à statut différent et aux limites parfois difficiles à cerner s’avère complexe à analyser et à appréhender d’un simple coup d’oeil, sauf à consulter quand elle existe une carte au 1/250.000e du secteur mais cette solution risque d’être un piège pour les pilotes car à force de compliquer l’espace aérien, il faudra passer ensuite aux cartes au 1/125.000e en notant dès à présent que l’IGN propose même des cartes au 1/25.000e !
Mais tout en faisant ce constat, les mêmes réaménagent à partir de décembre 2020 l’espace aérien autour de Chambéry-Annecy, avec de nombreuses évolutions imposant un SUP-AIP de 12 pages avec multitudes de cartes alors que ces transformations n’apparaîtront sur les cartes au 1/500.000e qu’en avril prochain ! De plus, les cartes au 1/250.000e ne connaitront pas de seconde édition cette année. Cherchez l’erreur…
Faut-il donc prendre sa carte France Sud-Est édition 2020 et l’annoter avec les modifications détaillées sur le SUP-AIP pour pouvoir voler jusqu’en avril prochain ? Ou coller à l’échelle les extraits du SUP-AIP pour remplacer le secteur concerné ! Le tout à l’époque du numérique ! Et de noter entre autres qu’à Annecy, la CTR de classe D qui était fixée à 0/3500 ft passera à 0/4000 ft et qu’à l’ouest de Belley, la classe D qui allait du FL095 au FL115 devient de 5.500 ft/1.000 ft ASFC au FL115, et l’on en passe et des meilleurs…
Le comble, c’est que dans l’introduction au SUP-AIP, il est mentionné que cette évolution de l’espace aérien autour de Chambéry répond également… à une « meilleure prise en compte des besoins de l’aviation légère et sportive » (sic). On voudrait que les pénétrations VFR en espace aérien contrôlé ne diminuent pas, voire augmentent, qu’on s’y prendrait pas autrement, non ? ♦♦♦