Une traversée de la Manche à l’énergie musculaire…
La Manche a servi de théâtre d’exploit aérien depuis le 25 juillet 1909 avec la traversée pour la première fois par un avion avec Louis Blériot et son modèle XI. Depuis, les traversées se sont multipliées, sur le dos, en planeur, sur avion à motorisation électrique ou à énergie solaire, et l’on en passe et des meilleures… Mais sans oublier d citer celle a Bryan Allen, aux commandes du Gossamer Albatros, un engin à propulsion humaine conçu par Paul McCready pour remporter l’un des prix mis en jeu par le milliardaire Kremer. C’était le 12 juin 1979, il y a 42 ans !
Pour l’histoire, le cycliste professionnel Bryan Allen, malgré un entraînement et une bonne forme physique, fut à deux doigts d’abandonner en route, rencontrant au ras des flots un vent contraire diminuant ses forces. Prévoyant de se faire remorquer par un des bateaux l’accompagnant lors de la traversée, il a fourni un effort supplémentaire pour prendre un peu de hauteur pour finalement trouver une couche d’air moins pénalisante. Il prit alors la décision de poursuivre, parvenant malgré tout à poser son monoplace sur une plage française à la limite de ses forces.
Auparavant, en novembre 1961, des Anglais de l’University de Southampon avait mis en vol leur SUMPAC (photo ci-dessus), un aéronef à propulsion musculaire (Human Powered Aircraft ou HPA) considéré comme le « premier au monde » à être opérationnel. Pour fêter les 60 ans de ce « vol historique », le projet de refaire parler du vol musculaire a fait son chemin de l’autre côté du Channel avec le projet d’une course internationale à travers la Manche ! Suite à la Covid-19, la course prévue initialement en 2021 a été reportée en 2022 avec un prix de 50.000 livres Sterling pour le premier, 10.000 livres Sterling pour le second et 5.000 livres Sterling pour la première pilote féminine à réussir la traversée.
La course est programmée pour juin 2022, dans le sens Angleterre-France, au départ de Folkestone. Tous les appareils devront décoller le même jour pour éviter d’être avantagé en matière de conditions météorologiques. Plusieurs bateaux de l’organisation assureront la sécurité durant la traversée pouvant faire croiser les appareils avec le sillage de bateaux dans le « rail » de la Manche. ♦♦♦
Photos via le site The Great Race 2022