De l’analyse des accidents matériels survenant principalement à l’atterrissage…
Depuis plusieurs années, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile se concentre sur les accidents et les incidents graves, ne traitant plus par déplacement d’agents des dommages matériels sans conséquence sur les personnes.
La gestion de ces événements se fait alors « par correspondance ».
Au cours de ces enquêtes, « les éléments sont principalement recueillis à travers le témoignage des personnes directement impliquées. Ces éléments ne sont généralement pas validés par le BEA qui ne cherche pas à développer une analyse, des conclusions ou des enseignements. À travers cette catégorie d’enquête, le BEA cherche surtout à permettre le partage de l’expérience individuelle au sein de la communauté concernée. Cette catégorie d’enquête est le plus souvent réservée à l’aviation légère pour des typologies d’événements ne donnant, par expérience, pas lieu à des conséquences corporelles graves ».
Le tout est mis en ligne par bulletin semestriel. Celui en ligne actuellement concerne la période allant du 1er au 30 juin 2023. 27 événements ont ainsi été pris en compte. Rien de nouveau sous le soleil… puisqu’environ 75% des situations concernent l’atterrissage, la deuxième cause relevée étant le décollage, soit les deux phases critiques près du sol.
Les dommages matériels à l’atterrissage sont dus aux causes suivantes : atterrissage dur, rebonds, perte de contrôle lors du roulement à l’atterrissage, sortie de piste, collision
avec un panneau de signalisation, atterrissage train rentré… avec pour conséquence un affaissement ou une rupture du train d’atterrissage, principalement la roue avant…
Le vent de travers, mal maîtrisé, peut-être l’un des paramètres en jeu. Et si l’atterrissage est réussi au niveau du contact avec le sol, encore faut-il qu’il soit effectué au bond endroit de la piste, en respectant tout au long de la finale un « point d’aboutissement » de la trajectoire pour réaliser des atterrissages précis et éviter un jour, sur piste plus courte, une sortie longitudinale de piste faute de s’être entraîné à poser court.
Ces accidents matériels, sans dommages corporels, se déroulent en grande partie en instruction (vols solo ou supervisés), avec une régularité dans le temps encore imparfaite dans la technique d’arrondi de la part de pilotes débutants. Un clic sur le titre de l’événement permet d’accéder au résumé de l’événement, avec plus d’informations sur le contexte.
Pour les atterrissages train rentré, les pilotes sont plus expérimentés et le problème provient de la check-list non effectuée en finale plus que dans la technique d’atterrissage. Dans tous les cas, ce sont des dommages qui impactent fortement l’activité d’un club, ses tarifs et peuvent entraîner des abandons de la part de pilotes.
Maîtriser le décollage et surtout l’atterrissage demeure un savoir-faire important qu’il faut entretenir dans le temps… D’où l’importance d’apprendre à gérer des rebonds à l’atterrissage, avec ou sans remise de gaz selon l’importance des rebonds, avec les actions à ne pas faire.
Et la recommandation pour les instructeurs de suivre les premiers vols solo VHF en main afin de pouvoir intervenir rapidement.
Un dicton des années 1930 affirme « qu’un pilote ne vaut pas mieux que son dernier atterrissage », ce qui impose à chaque fois de se remettre en cause et de se concentrer,
car chaque atterrissage est différent… C’est là tout l’intérêt du pilotage ! ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com