
Du côté de SE Aviation à Pontarlier.
Depuis la cessation d’activité de Dyn’aéro en 2016, abstraction faite d’un « repreneur » – qui imaginait certifier le quadriplace MCR-4S tout en développant un nouveau LSA avant de disparaître… – la gamme MCR a été « reprise » ensuite par la société SE Aviation, implantée à Pontarlier et dirigée par Eric Fumey, ancien de Dyn’aéro. Tout en suivant la navigabilité, en assurant la maintenance et en améliorant certains systèmes comme celui de la commande des volets et désormais un marche-pied sur les 4S (d’où la désignation « Évolution » ajoutée aux différents types déjà connus), en proposant de l’assistance à la construction, la société propose la vente de kits (CNSK) et d’appareils d’occasion et/ou rétrofités.
Les appareils diffusés sont soit des ULM (MCR ULC Évolution et Pick-Up Évolution) soit des avions. Pour ces derniers, la gamme comprend notamment :
– Sportster Évolution : donné pour être le plus rapide et le plus maniable des MCR, le Sporster est directement issu du MC100 de Michel Colomban, biplace métallique industrialisé en composites par Dyn’aéro et premier de la série des MCR (pour Michel Colomban et Christophe Robin).
– MCR-Club à train tricycle et MCR Sportage à train classique. Les motorisations vont du Rotax 912 (80 ch) au 914 (115 ch) en passant par le 912 ULS (100 ch).
– MCR M : c’est la version avion du MCR ULC, à train tricycle ou train classique, avec les mêmes motorisations. Machine orientée vol en montagne.
– Mini-Cruiser : dérivé du MCR Sporster Évolution, le biplace dispose de réservoirs dans les ailes (jusqu’à 120 l) offrant plus d’espace dans le cockpit et une autonomie accrue. Il est doté d’ailerons séparés et non pas de flaperons faisant office de volets et d’ailerons, limitant ainsi
les effets secondaires (lacet inverse) dans les basses vitesses.
– Micro-Volt Évolution : c’est la version orientée voltige avec un Rotax 912 ULS de 100 ch.
– MCR R100 : version remorqueur de planeurs avec Rotax 100 ou 115 ch.
Mais la machine emblématique de la gamme demeure bien le quadriplace 4S Évolution,
issu du MCR-4S né au départ avec un simple Rotax 912 ULS de 100 ch. L’appareil, apte à embarquer 4 personnes tout en ayant une autonomie de 6h00 de vol (charge utile de 430 kg), est proposé en version Rotax 912 ULS (100 ch), Rotax 914 (115 ch) ou 915iS (140 ch).
Début 2026, le MCR-4S, appareil au potentiel certain, sera proposé avec le Rotax 916iS (160 ch maximum pour 137 ch en continu avec TBO de 2.000 heures). Équipé d’une hélice eProps Glorieuse, de sièges en carbone, du Garmin G3X et d’un pilote automatique 3-axes, le premier MCR-4S ainsi motorisé prendra son envol en janvier prochain.
À noter que SE Aviation a également développé une version drone du 4S dans le cadre de son programme baptisé DRIADE pour Drone de reconnaissance et d’intervention autonome pour la Défense et l’Environnement. Pour l’heure, les premiers essais en vol de ce MCR-4S « dronisé » ont eu lieu, l’aéronef étant équipé de tous les systèmes de contrôle à distance mais volant sous la supervision d’un pilote. Le premier modèle de série est programmé pour un premier vol début 2026.
Lors du dernier Salon du Bourget, en juin dernier, SE Aviation a signé un contrat avec la Direction générale de l’Armement (DGA) portant sur l’acquisition du second modèle de série, actuellement en cours d’assemblage. Utilisation recherchée : la surveillance de théâtres d’opérations militaires.
Pour la facette Environnement, le système Driade, visant la lutte contre les feux de forêts,
est composé de drones, à raison de 2 pour la détection et 6 en essaim pour le largage d’extincteurs explosant au contact du feu et libérant une poudre d’extinction. Les drones de détection sont prévus pour une permanence aérienne pouvant atteindre 36 heures avec l’aide d’une caméra thermique tandis que ceux prévus pour les interventions ont 3 heures d’autonomie. Tous les drones sont pilotés par un équipage situé dans une station au sol.
Des essais ont déjà été menés début 2024 avec un « drone de détection » constitué d’un MCR-4S piloté et équipé d’une caméra thermique, et un « drone d’intervention » sous la forme d’un MCR ULS Évolution piloté et équipé de 12 extincteurs. L’essai s’est déroulé en plusieurs étapes : allumage d’un feu de 1,5 m de diamètre dans une zone de 600 km2 avec une localisation inconnue des pilotes. En 12 minutes, le drone de détection a localisé le feu et transmis l’information au drone d’intervention. En 8 mn, ce dernier est intervenu et a largué
ses extincteurs. Ainsi, 20 mn ont suffi pour contrôler ce feu naissant. Le coût total du système est évalué à 6 millions d’euros soit 500.000 € par drone à raison de 350 €/h de coût d’exploitation ensuite.
Le système Driade entend ainsi se positionner dans le « rajeunissement » des moyens de
lutte anti-feu en France en complément des CL-415 Canadair, Dash Q400 et AT-802 Air Tractor. Les autres utilisations du système mentionnent la surveillance de frontières ou de zones maritimes, la lutte contre les narcotrafiquants, etc. ♦♦♦
Photos © SE Aviation