
De la défense des meetings aériens…
France Spectacle Aérien (FSA) – regroupant les acteurs des manifestations aériennes, qu’il s’agisse des pilotes de présentation, des organisateurs de meetings, des directeurs de vol,
des commentateurs ou encore… les autorités administratives – a été créée il y a 12 ans à la demande de la… DGAC souhaitant n’avoir qu’un seul interlocuteur pour participer à l’élaboration d’une nouvelle réglementation franco-française devant régir non plus les meetings aériens mais désormais les « spectacles aériens publics » ou SAP.
Ainsi FSA a été associée aux réflexions du Groupe de travail sur les manifestations aériennes (GTMA). Mais malgré deux avis négatifs de la part de FSA sur le projet de texte réglementaire sorti du chapeau en juillet 2023, la DGAC passait en force imposant la nouvelle réglementation dès le 1er octobre suivant, bugs et lacunes compris qu’il faudra progressivement supprimer
les saisons suivantes… à coups de règles alternatives, tout en entraînant une chute du nombre d’événements dans les faits.
Pour répondre aux nouvelles exigences en matière de maintien de compétences des pilotes de présentation et des directeurs de vol, FSA a fait alors office de pionnière en organisant les premiers séminaires. A ce jour, FSA a rejoint le petit « club » des structures traitant des meetings aériens dans le monde, aux côtés de l’International Council of Airshows (ICAS, USA), l’European Airshow Council (Europe), la British Air Display Association (BADA, Grande-Bretagne), structures auxquelles FSA est affiliée et en relation régulière. La seule différence, précise FSA, c’est que « nos amis étrangers sont totalement intégrés dans les travaux de leurs administrations de régulation et institutions militaires, la France étant toujours fidèle à être l’exception contraire aux multiples guichets ! ».
Après 12 ans de « combat » au sein de FSA et après plusieurs décennies passées sur le terrain pour organiser plus de 250 manifestations aériennes, les deux fondateurs de FSA encore au CA depuis la création, Jean-Noël Bouillaguet (président) et Philippe Chetail (secrétaire général) souhaitent qu’une succession se mette en place – un voeu déjà exprimé depuis deux ans – car ils ont pris la décision d’arrêter leurs fonctions fin 2025. D’autres membres du CA ont déjà pris la décision de quitter le CA ces derniers temps, résultat « d’une grande lassitude quant à l’attitude de notre administration de tutelle, dont le soutien, après avoir sollicité la création de FSA, ne montre pas la conscience d’avoir un interlocuteur de qualité avec qui travailler en synergie ».
Aussi, pour poursuivre l’aventure, il manque des moyens humains mais aussi financiers pour assurer la veille réglementaire, les déplacements et réunions, l’organisation des stages de maintien de compétences (aucune date n’est ainsi prévue par FSA pour ses stages en 2026) sous peine d’un « risque de décrochage ». Si le précédent directeur de la DGAC (Damien Cazé) avait assuré de son soutien et confirmé la nécessité d’assurer la pérennité de FSA et son utilité aux côtés de l’administration, le dossier en est resté aux intentions suite à son récent remplacement, la solution évoquée alors par les services étant de « faire appel à des moyens extérieurs si nécessaire ».
Différentes pistes ont été explorées. La première, jugée « hypothétique » par FSA, serait
de se constituer en fédération et de proposer à la DGAC cette candidature afin que puisse éventuellement être modifié le Code de l’Aviation civile. À terme, ce dernier permettrait alors de se voir attribuer un soutien financier. Une autre piste serait la participation de partenaires industriels. Une troisième, pour éviter de quémander des subventions d’Etat, serait basée sur un accord de financement en interne par les différentes catégories d’acteurs (organisateurs et présentateurs notamment), solution permettant de conserver autonomie, liberté de parole et d’action, en tant qu’association professionnelle, mais semble-t-il difficile à voir le jour.
En attendant une solution pérenne de financement et la mise en place d’une équipe « décidée à reprendre le flambeau », FSA se dit « au pied du mur en cette fin d’année », à quelques semaines de son assemblée générale – « où des décisions majeures devront être prises » –
et sa convention. FSA tiendra en effet son assemblée générale ordinaire le vendredi 28 novembre au matin. L’après-midi sera consacrée à un bilan et aux Rex multi-disciplines de la saison 2025, avec sujets divers et discussions. La convention thématique aura lieu le samedi 29 de 9h00 à 12h30, avec interventions, échanges et débats. ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
– Convention de FSA les 28 et 29 novembre 2025 à Ecully, près de Lyon. Inscription via https://france-spectacle-aerien.com
Le programme de la convention 2025 est le suivant :
Vendredi 28 novembre (9h00-12h30) :
– Assemblée générale ordinaire (rapport moral et d’activité, rapport financier, élections du CA, hypothèses financières et humaines pou l’avenir de FSA, vote des motions proposées).
Vendredi 28 novembre (14h30-19h00) :
– Séminaire Rex et bilan multi-disciplines de la saison 2025.
– Revue Incidents et Accidents France et International 2025.
– Présentation du rapport BEA sur l’accident du Fouga Magister lors du meeting du Lavandou en août 2024.
– Présentation en vol et facteurs de charge, une connaissance à maîtriser.
– Bilan/REX/Table ronde DSAC et usagers, retours réglementaires, techniques et humains des meetings saison 2025.
– Automatisation et exploitation de la collecte des infos réglementaires des équipages.
Samedi 29 novembre (9h30-12h30) :
– Meeting, intérêt général et retombées économiques.
– Le concept Airshow Display.
– Retour d’expérience du salon du Bourget 2025 par son directeur des vols.
– Bilan et perspectives de l’armée de l’Air et de l’Espace pour 2026.
– Intérêt des meetings aériens pour le recrutement de l’industrie aérospatiale.