25e anniversaire pour la « Carte à Bossy » au 1/1.000.000e
Passionné d’aviation, ingénieur diplomé de l’ENAC et salarié de la DGAC de 1971 à 2013, ancien président d’aéro-club, ancien membre du comité directeur et du bureau de la Fédération nationale aéronautique (FNA future FFA) en tant que secrétaire général puis vice-président, Jean Bossy est pilote (avion et ULM) depuis 1967. C’est ainsi qu’est née l’idée de concevoir une carte répondant mieux aux attentes des pilotes VFR de jour, avec une carte « bien adaptée aux grands vols par beau temps ».
C’est en 1988 que Jean Bossy a imaginé une première carte aéronautique au 1/1.000.000e sous le nom d’Euro-Pilote. La conception est signée J. Bossy, la compilation et l’impression est réalisée par l’IGN, l’édition et la commercialisation étant gérées par la société Airpress. Cette carte connaîtra quatre éditions (1989-1992) avant l’arrêt décidé par la société d’édition.
C’est en 1998 que la première « VFR France Jour », dite par la suite « CartaBossy » est parue, conçue par J. Bossy et éditée par la société Editerra, sous l’égide de la FNA. Cette dernière décidera de se retirer en 2001, Jean Bossy poursuivant la production avec Editerra jusqu’en 2014. Cette année-là, Editerra décidera de créer ses propres cartes (AirMillion), poussant Jean Bossy a poursuivre en auto-édition de 2015 à nos jours, avec l’assistance de son fils Vincent – soit au final 25 ans de « CartaBossy » sans interruption, la dernière version étant disponible ce 17 avril.
Le cahier des charges initial était le suivant : une seule carte destinée au pilote VFR pour la totalité de l’espace aérien français (recto-verso), une charte graphique la plus claire possible pour améliorer la lisibilité des informations aéronautiques, une « simplification » de l’espace aérien – La hiérarchie des restrictions est prise en compte pour globaliser voire fusionner des structures dont le morcellement importe peu aux pilotes et les zones de faible emprise (inférieure à 1 Nm2) et les espaces de classe E ne sont pas représentés – qui poussera par la suite à proposer une carte « Week-end » débarrassée de tout l’espace aérien uniquement actif les jours de semaine – cette dernière est unique sur le marché dans sa version 2023. Les informations aéronautiques répondent aux normes internationales (couleur des classes d’espace notamment, avec le rouge interdit, le bleu avec obligation et le vert pour faciliter).
La carte, imprimée sur papier indéchirable, intégrera vite la Suisse, la Belgique et le Luxembourg en complément de la France métropolitaine. Le domaine de vol de la carte va de 500 ft SFC (hauteur minimale de survol) à 18.500 ft AMSL, à une époque où les IGN/OACI au 1/500.000e sont encore « plafonnées » à 5.500 ft imposant de passer au 1/1.000.000e du SIA avec changement d’échelle et fond de carte réduit à sa plus simple expression. En pratique, classe D et nécessité d’un équipment en oxygène, le FL125 est la limite opérationnelle pratiquée par les pilotes VFR.
Des « innovations » verront le jour d’édition en édition. Ce sera notamment la disparition du premier 1 de la centaine de MHz omis de toutes les fréquences, pour éviter de surcharger le fond de carte. Désormais, les derniers 0 après la virgule sont aussi supprimés. Ce sera aussi la première carte à afficher les codes OACI des terrains (désormais limités aux deux dernières lettres) au moment de l’apparition des premiers GPS en aviation générale.
Mais ce qui fait la spécificité des « CartaBossy », c’est le nombre d’informations fournies au pilote sans que ce dernier n’ait a compulser un Complément aux cartes ou consulter les fiches VAC. Toutes les fréquences radio sont affichées (espaces aériens et aérodromes, Atis, TWR), ainsi que plus de 1.000 terrains publics, privés et aussi les bases ULM. Cette année, le choix d’afficher la fréquence des terrains ULM lorsque différente de la fréquence générique 125.335 MHz a été retenu. Cela concerne quelques terrains en France et la plupart des terrains ULM de Belgique.
Sur la couverture, est affichée la carte des SIV dans les différentes FIR. La carte affiche les QFU préférentiels, l’orientation de la piste principale, sa longueur, le sens et la hauteur du tour de piste, le QFU préférentiel (y compris désormais pour les pistes ULM) sans oublier les points de report VFR mais encore des sites touristiques (châteaux, phares…), l’indication du niveau redevance d’atterrissage, la disponibilité du type de carburant, l’altitude maximale des éléments fixes par quadrangle de 1° de côté… Bref, il faut bien prendre en compte la légende de la carte mais aucune autre carte n’offre autant de données.
Pour chaque zone, les informations sont prioritairement indiquées directement dans la carte. Un aide-mémoire et un résumé des règles de l’air occupent des espaces vides, tandis que des informations complémentaires, trop difficiles à intégrer dans la carte elle-même, sont listées par type et par pays (horaires d’activité des zones, coordonnées géographiques et téléphoniques des plate-formes, identification de la piste, particularités du pays par exemple).
Depuis quelques années, une application disponible sur Appstore et Google Play a vu le jour, ainsi qu’une version électronique de la carte sous plusieurs formats (JPG, PDF, ECW, etc.), téléchargeable sur le site. Ces formats ne sont pas intégrables dans les applications moving-map de type Air Nav Pro dont les ventes des CartaBossy sont indépendantes. Air Nav Pro, Mach 7, SD VFR, ForeFlight, Rocket Route, Airmate, EasyVFR (pocket FMS), Mermoz, sont autant d’applis de navigation qui intègrent la CartaBossy dans leurs catalogues. Enfin, une carte murale est également proposée. ♦♦♦