Vers une transition pour se débarrasser du plomb.
Dans un communiqué, le pétrolier polonais Warter entend répondre à des rumeurs récentes concernant l’avenir de l’Avgas 100LL (LL pour Low Lead, faible teneur en plomb) en Europe. Certains auraient en effet pris comme date butoir le 1er mai 2025, à partir d’une date apparaissant dans des documents européens liés au règlement REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals ou régulation des produits chimiques) indiquant, il y a quelques années déjà, 2025 comme une possible date de fin de production du tetraéthyle de plomb et donc de la production de la 100LL.
On en veut pour preuve la décision en mai dernier des gestionnaires des aéroports d’Ostende et d’Anvers de cesser de vendre, d’avitailler et d’utiliser de la 100LL – ce sans la moindre consultation ou préavis diffusé aux usagers. D’où une démarche juridique prévue par l’IAOPA pour faire annuler cette décision. Celle-ci aurait déjà impacé les activités des garde-côtes belges utilisant des bimoteurs à piston, des BN-2 Islander.
Il est ainsi rappelé que la production et l’usage de carburants contenant du tétraéthyle de plomb sont autorisés jusqu’en 2032 au moins, selon les modalités de transition nécessaire vers un carburant sans plomb. Ceci sera en effet permis par la mise en place de Supplementary Type Certificates (STC) mais aussi d’un réseau de logistique et de distribution tout au long de la chaîne de production. Warter précise que la production de la 100LL dans les pays européens est liée à un marché estimé par l’EASA à 9 milliards d’euros par an. Par ailleurs, le pétrolier rappelle que le tétraéthyle est utilisé sur la base de moins de 0,1% par litre de carburant.
Il est également mentionné que la 100LL reste le carburant seulement utilisable par 30% de la flotte Aviation générale dont les moteurs ne sont pas adaptés à d’autres carburants. Ces motorisations seraient principalement utilisées sur des avions participant à des missions de sauvetage, d’évacuation sanitaire, de surveillance des frontières ou de lutte anti-feu.
Quant au carburant alternatif G1000UL développé par la société américaine GAMI, son usage a révélé ces derniers mois des problèmes notamment côté joints de réservoir se détériorant, poussant Cirrus Aircraft à interdire son usage sur tous ses SR. Quant à la 100R de la société Swift, si elle est utilisable sur les Cessna 172S et R, cela ne couvre pas tous les monomoteurs à pistons… ♦♦♦