21 événements notifiés en 2021 pour le RTBA dont 13 pour la CAG VFR.
Comme le RTBA est un sujet d’actualité – grâce au SIA, voir ici et là – il peut être intéressant d’approfondir le sujet avec le bilan 2021 établi en avril dernier par le Groupe permanent pour la sécurité de la gestion du trafic aérien (GPSA) dépendant de la Direction de la circulation aérienne militaire (DIRCAM) – document disponible ici. Ce GPSA a notamment pour mission d’analyser les événements survenus dans la gestion du trafic aérien et notamment dans les « tubes » du Réseau Très Basse Altitude (RTBA) – dans les faits, il faudrait parler de très basse… hauteur.
La définition « officielle » de ce dernier est la suivante : c’est « un ensemble de zones réglementées (utilisées par les aéronefs de la Défense) reliées entre elles à l’intérieur desquelles sont définis des itinéraires spécifiques destinés aux vols d’entraînement à très basse altitude et très grande vitesse utilisant des systèmes autonomes de navigation et où le pilote n’assure pas la prévention des abordages vis à vis des autres aéronefs. Le contournement de ces zones est obligatoire pendant les périodes d’activité ».
L’illustration ci-dessous présente les occurences d’événements enregistrés et aussi le nombre de missions. Les événements en bleu sont ceux ayant bénéficié d’un Air traffic Safety event Report (ASR, ou compte rendu détaillé), en orange ceux ayant bénéficié d’un Formulaire de Notification d’Evénément (Défense) équivalent militaire de la Fiche de Notification d’Evénement ou FNE (DGAC) !
Le document précise les difficultés à établir des statistiques exhaustives sur le nombre d’intrusions dans le RTBA, les événements enregistrés étant basés sur les seuls notifications des organismes et/ou des équipages impliqués, ou faisant l’objet d’un rapprochement anormal avec un aéronef de la Défense en évolution. En d’autres mots, certaines intrusions peuvent ne pas avoir été détectées. Le nombre d’événements notifiés semble rester stable.
Ainsi, en 2021, 21 événements ont été notifiés, relatifs à une activité se déroulant dans le RTBA. Ces 21 cas ne concernent pas forcément des appareils civils car certains événements sont liés à deux aéronefs militaires. Si l’on ne retient que les événements « mixtes (impliquant au moins un aéronef civil), 13 cas ont été relevés en 2021, allant de l’hélicoptère du SAMU au monomoteur d’aéro-club. « Dans 80% des cas, la cause de la pénétration par un aéronef en CAG VFR est la méconnaissance de l’espace aérien et/ou un défaut de préparation du vol ».
On note parmi les différents cas d’intrusions analysés que certains pilotes n’ont pas bien analysé la carte et n’ont pas vu que la R45 peut aller jusqu’au sol dans certains tronçons, ne permettant donc pas de passer « sous » le RTBA. Et s’il n’est pas possible de passer « au-dessus » du RTBA pour raison météo, il faut alors aller chercher un tronçon dont le plancher est généralement à 800 ft/sol pour passer en-dessous…
Le rapport précise que « pour une occurence, il s’agit d’une pénétration volontaire en raison des conditions météorologiques, pour les deux dernières, l’analyse a permis de déterminer qu’aucune intrusion n’avait réellement eu lieu ». On note que les contrôleurs militaires peuvent avoir des difficultés à identifier une intrusion suite à des problèmes de couverture radar lié au relief ou la hauteur de vol.
De plus, certains événements reportés n’ont pas fait l’objet « d’une intrusion avérée dans le RTBA mais sont relatifs à l’évolution d’aéronefs, potentiellement conflictuels, à proximité des limites basses du RTBA ». Vue l’absence d’information précise côté contrôle militaire, les contrôleurs, lorsqu’ils constatent des trajectoires potentiellement conflictuelles même si l’aéronef est en dehors du RTBA, préviennent les équipages en mission, par principe de précaution. Parfois, la couverture radio ne le permet pas.
Sur les cas relevés, seulement deux ont été notés « incidence significatif ». La cartographie des événements relevés en 2021 (carte ci-dessous) montre bien le « hot spot » de la partie Est du pays – « la zone où la majorité des activités RTBA est réalisée » – et notamment le secteur autour de Dijon qui cmopte des intrustions avérées et des intrusions suspectées ou des aéronefs en évolutions proches.
Et la DIRCAM de rappeler que la consultation de l’activité du RTBA avant tout vol est indispensable. A défaut d’un site du SIA pas toujours opérationnel, il reste le numéro vert 0800 24 54 66. On note la mise en place d’un RTBA NG (Nouvelle Génération) permettant des sorties potentielles des avions d’armes par le haut…). Et rappelons que les avions d’armes peuvent sortir à tout moment du RTBA mais qu’alors, ils doivent assurer le « voir et être vu ». En semaine, pour la CAG VFR, il est recommandé de voler au-dessus de 1.500 ft/sol. ♦♦♦
Photo © Sirpa Air
En bonus, la plaquette RTBA en téléchargement ci-dessous
PlaquetteRTBA