Désormais un exercice du cursus de formation PPL(A)… outre-Manche.
Si la panne moteur totale en montée initiale fait partie des exercices du cursus menant aux PPL et LAPL, la menace d’une panne partielle est de plus en plus prise en compte à la suite de rapports d’accidents. Lors d’une réunion d’information de la DSAC Nord en 2023 le sujet avait été abordé, avec la recommandation en instruction de pratiquer la panne partielle après décollage, plus critique que la panne totale comme l’a déjà souligné une étude du NTSB australien indiquant plus d’accidents mortels lors d’une panne partielle que lors d’une panne totale.
Sur aeroVFR, le sujet de la panne moteur totale ou partielle a été abordé à plusieurs reprises (liens en fin d’article). Les causes d’accidents dépassant les limites des frontières et le comportement humain étant similaire quel que soit le pays, la CAA britannique s’est également penché sur le sujet. Au final, elle a répondu favorablement à une recommandation faite il y a trois ans par l’Air Accident Investigation Branch (AAIB). Cette recommandation, à la suite notamment de deux accidents liés à des pannes partielles de puissance en 2022, incitait à repenser les procédures d’entraînement à la panne moteur et aux procédures d’urgence.
En conséquence, à compter du 1er octobre 2025, outre-Manche, des exercices avec simulation d’une panne moteur partielle viendront s’ajouter aux cursus menant au PPL(A), au NPPL(A) et à la formation TMG. La CAA recommande également ce type d’exercice lors des vols de prorogation pour les titulaires de la SEP, de la TMG ou d’une licence ULM.
Dans son guide Skyway Code, passant en revue les « bonnes pratiques » en matière de procédures d’urgence, la CAA rappelle quelques conseils sur le sujet :
– « Connaître la vitesse de meilleure finesse de son appareil et les procédures d’urgence ».
– « À basse hauteur, se concentrer avant tout sur le maintien de la vitesse pour garder le contrôle de l’appareil ».
– « Si la panne intervient peu après le décollage, l’atterrissage droit devant est le plus sûr. Déterminez rapidement le meilleur endroit pour limiter les dommages ».
– « Si vous bénéficiez d’un peu de hauteur, vérifiez les principales causes d’arrêt moteur, à savoir le sélecteur carburant ou le réchauffage carburateur » (Ndlr : ce dernier point étant moins probable avec l’affichage de la pleine puissance… et il faudrait rajouter les magnétos sur On)
– « Une panne partielle de moteur peut rendre difficile le processus de prise de décision. Déterminez si la panne va s’aggraver (exemple : perte progressive de la pression d’huile, entraînant un serrage rapide). En fonction des éléments, prenez la décision de poser dans un champ ou de revenir au terrain ». ♦♦♦
Photo © NTSB australien
Quelques liens pour aller plus loin…
– Gérer une perte partielle de puissance après décollage
– De la panne moteur en montée initiale
– Perte partielle de puissance sur bimoteur
– De la panne moteur en montée initiale
– Diminution de la puissance au décollage
– Des ratés moteur… changement de réservoir !
– Panne moteur !
– Panne moteur au décollage
– L’impossible virage